C'est une photo que je songe à réaliser depuis longtemps... Le film "Le Septième Sceau" d'Ingmar Bergman est l'un des films les plus dévastateurs qui soit. Dévastateur car imparable : le noir et blanc est si contrasté, si profond qu'il donne aux images un impact énorme. L'histoire, symboliste (j'utilise ce terme à dessein, en référence au mouvement littéraire Français de la fin du XIXème siècle, féru de thèmes morbides) - et symbolique - est percutante. Les dialogues dépouillés, la mise en scène minimale, l'image taillée à la serpe et le récit sont porteurs d'une charge intellectuelle et émotionnelle puissantes. Le découpage - des tableaux saisissants, parfois statiques - est ponctué par les rencontres du chevalier, Antonius Block, avec la Mort. On pourrait résumer ce chef d'oeuvre à une partie d'échecs entre la Mort et ce croisé de retour d'un long exil, sans illusion, en rupture avec le monde des hommes... La guerre semble avoir détruit tous ses idéaux. Il y a aussi la mise en abîme de la condition humaine, les questions essentielles (le sens profond de nos actes, les actes dictés par la société, l'impact des autres sur le destin, que se passe-t-il après la mort ?). Cette mise en abîme, habile, contrastée, n'est évidemment pas sans conséquences et c'est tout l'art d'Ingmar Bergman d'être parvenu à réaliser ce genre de film qui marque une vie. | La plupart des gens passent à coté par manque d'intérêt pour les choses profondes. La photo La mise en place de la photo fut assez folklorique ; il m'a fallu trouver un lieu à peu près semblable à celui où fut tourné la scène de la partie d'échecs et bien sûr apporter le matériel nécessaire, dont un superbe échiquier en albâtre de plusieurs kilos. J'ai trouvé la crique dans un minuscule village en bord de mer et j'ai décidé de faire la photo un soir de 14 juillet, le lieu était désert, le village étant un peu perdu. Vers 21h30, le soleil couchant offrait une lumière douce. Quelques promeneurs attardés se sont arrêtés pour regarder : ils semblaient interloqués par cette scène crépusculaire. Le plus difficile fut sans doute de traiter les négatifs dans les cuves nomades transportées pour l'occasion. Voici donc le résultat, rendu possible grâce à des complices qui me suivent régulièrement dans mes délires les plus extrêmes ! |
Ce dernier titre, composé en quelques jours, est une mise en musique de mon poème "L'Adieu", inspiré par des textes comme "Voyage" de Baudelaire et "The Fugitive", de J.M. Synge.
J'étais allé juste avant, me perdre en forêt et prendre des photos. J'ai été surpris lorsque Requiem m'a fait remarquer qu'un grand visage s'était invité sur le cliché ! Un ami druide m'a quant à lui dit qu'il en voyait plusieurs. Quoi qu'il en soit, ce titre - que j'espère présent sur un album à venir - est en écoute un jour ou deux. J'espère qu'il vous plaira, il est dans la lignée de ma précédente chanson "Le Manoir". Elle obsède parfois le poète. En Vain.
Éternelle quête vouée à l'échec. Autant encourager Perceval à découvrir le Graal... Qui ... Je la devine toujours, quant à moi, si lointaine. Et je lui tends ces vers qu'elle boira peut-être entre deux coupes d'ambroisie ! Je t'aime ! Je fuis... Loin du monde et des hommes ... Je regarde ces verts piliers décrits par Rimbaud, l'Ailleurs de "Anywhere out of the world" que Baudelaire...
Je regarde aussi "The Fugitive", poème sylvestre de J.M. Synge, mis en musique avec Little Girl... J'aime beaucoup ce poète irlandais méconnu qui vécu à Paris. Encore un talent à re-découvrir si les hommes s'intéressaient un peu plus aux choses profondes . . . Bref, autant d'inspirations maudites pour cette photo (D'ailleurs si l'on y regarde de plus près, un mystérieux visage s'est invité sur la photographie) et ce poème. Autant d'indifférences silencieuses. |
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Décembre 2022
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