
de Charles Baudelaire (récemment mis en musique sur l'album "L'Absinthe") restait assez incertaine pour moi jusqu'à aujourd'hui.
En effet, les derniers quatrains permettent
de s'interroger : sont-ils comme je le pensais, dévolus
à l'absinthe ?
Ou plutôt, comme les spécialistes le pensent,
à la comédienne Marie Daubrun qui avait les yeux verts (et qui lui a inspiré plusieurs poèmes) ?
Pourquoi associer au vin et à l'opium le souvenir d'une femme plutôt que les sensations vertigineuses que provoque l'absinthe ?
L'ivresse de l'amour sans doute !
Tout s'est éclairci en lisant une lettre de Baudelaire adressée à l'actrice en 1847.
Plusieurs pages de fièvre amoureuse qui témoignent d'une complète adoration et de multiples références à ses yeux... Tout cela laisse peu de doute : les derniers quatrains du Poison sont très probablement dédiés
à Marie Daubrun.
Je livre un extrait de la lettre assez significatif, sachant que d'autres références à ses yeux émaillent les autres pages.
A ma connaissance, Baudelaire n'a jamais mentionné l'absinthe dans son oeuvre. Les témoignages de ses amis n'ont jamais confirmé qu'il en consommait, ce qui semble indiquer sa parfaite indifférence quant à la fée verte.
Ses penchants spiritueux se portaient plutôt sur le vin, avec une préférence pour le Bourgogne, comme il l'indique dans une autre lettre de 1847.
Il n'affectionnait pas les liqueurs, ni les eaux de vie.
J'interpréterai (entre autres) "Le Poison", rallongé d'un couplet et dans une version longue, au concert de La Femme, le 26 janvier 2017 à La Rochelle. Venez nombreux !