Ce titre a été grandement inspiré par l'oeuvre de Jean Cocteau et son film "Orphée". | Le 11 octobre 1963, le sang de l'un des derniers grands poètes français se figeait pour l'éternité. Jean Cocteau : génie protéiforme doué pour tout ou presque (poésie, cinéma, dessin, théâtre, etc, etc), étoile filante issue de la Belle Epoque et auteur d'une oeuvre mirobolante, touffue. Si je lui rends hommage aujourd'hui, c'est parce que le poète a toujours saisi mon imaginaire. Je l'ai découvert très jeune avec le film Orphée, manifeste poétique fulgurant. Cette relecture du mythe Grec adaptée à son époque est typique du génie de Cocteau : rester fidèle aux thèmes classiques tout en les inscrivant dans son époque sans les trahir. Pour cela il faut du style et du talent. Orphée m'a inspiré Black Lake (les premières versions datent d'Octobre 2011), un titre toujours inédit. |
Pourtant, rien de macabre en dépit de son thème, et l'on peut voir la Mort comme un symbole de la Mère : après tout, c'est elle qui redonne vie à ceux qu'elle tue. Lorsqu'elle demande à Ségeste, fraîchement mort puis réanimé : "Savez-vous qui je suis ?", il répond "Ma mort". On peut presque entendre "Ma mère".
La Mort dans ce mythe est une étape, une transfiguration. La vision est mystique, mythologique et ésotérique, tout comme une grande part de l'oeuvre de Jean Cocteau qui est toujours parvenu à donner tant de grâce à son oeuvre.
Portrait de Jean Cocteau par Federico de Madrazo de Ochoa. 1910. | Le sang d'un poète On ne limitera pas Cocteau à Orphée bien sûr car tous ses films sont étranges et souvent inquiétants, chargés de tableaux poétiques très étudiés et dont la vision pénètre l'âme et l'esprit, comme toute belle poésie. Le sang d'un Poète ou La Belle et la Bête restent parmi les plus beaux films du cinéma Français. Son oeuvre poétique est immense : plus de huit cent pages. Il faut dire que l'auteur précoce à commencer à publier vers vingt ans et n'a jamais cessé. Il est aujourd'hui remis au goût du jour avec plusieurs actualités : la publication du fac similé du scénario de La Belle et la Bête et deux expositions : l'une à la Cinémathèque, l'autre au Musée des Lettres. Peut-être que depuis le monde souterrain d'Hypnos et Thanatos, Jean Cocteau recevra ces hommages et nous enverra des rêves par la porte de corne (surtout pas celle d'ivoire !). MoonCCat. |