Un regard attendu.
Son récit, écrit de manière très parlée, s'attarde sur l'aspect collégial du groupe plutôt que sur l'individualité de Ian Curtis (plusieurs pages chargées d'émotion lui sont bien sûr consacrées).
Hook suit la chronologie et détaille les débuts laborieux du groupe qui débuta dans la musique en jouant du punk, tentant d'emboîter le pas des Sex Pistols sans grand succès.
La quête de leur son, devenu depuis intemporel, pris visiblement du temps et s'affirma lorsque le groupe fut au complet : Joy Division le doit autant au rôle de chef d'orchestre et de leader de Ian Curtis (qui eut l'idée de mettre la basse bien plus en avant qu'elle ne l'était) qu'à l'ingénieur du son de leur label.
A ce sujet, les musiciens apprécieront autant les passages un peu techniques des sessions d'enregistrement de Unknow Pleasures, que les anecdotes qui ne manquent pas de piquant.
Les concerts et les tournées sont largement mis à l'honneur : Hook insiste sur Joy Division comme groupe de scène. Il mentionne également beaucoup des conditions d'organisation drastiques et miséreuses, quasiment jusqu'à la fin du groupe.
Le froid est un élément sur lequel Peter Hook insiste. Présent en permanence (répétitions et tournées) il semble avoir marqué leur musique au fer rouge.
La célébrité arrive finalement, mais de courte durée avec la tragique disparition du chanteur, Ian Curtis, tourmenté par une médication lourde due à ses crises d'épilepsie, tiraillé par des histoires de coeur, certainement dépressif.
Hook, avec le recul, regrette de ne pas avoir réagit : personne dans le groupe ne faisait attention à ses paroles sombres, qui exprimaient pourtant les prémices de l'irrémédiable. Personne n'a jamais soulevé l'idée de ralentir les concerts et l'activité du groupe alors que les crises de Ian Curtis s’accéléraient.
Un voyage au coeur d'une aventure musicale brève et intense.