noyades

La belle onde pure a reçu le corps inerte
D’une jeune fille tuée par le chagrin :
L’amour mène au trépas, sa main est très experte.
La vénéneuse faute qui jamais ne s’oublie
Ensanglanta le lys parfumé de son âme.
La suave amoureuse hantée par l’infamie
Aux naïades innocentes confia son drame :
La morte
« J’ai cédé aux mille tentations de l’envie
J’ai donné ma bouche à l’ami du fiancé :
En fière pécheresse, je l’ai assassiné. »
Les Naïades
« Descends vite dans les profondeurs de la nuit
Au fond du cloaque réside le vestige
De l’être à qui ta débauche ôta le prestige ».
MoonCCat

Il m'arrive d'être réveillé la nuit ou à l'aube par des vers, des alexandrins.
Point de répit avant de les avoir couchés sur papier. Il faut parfois les retravailler, mais pas toujours, comme s'ils avaient été dictés par des fantômes.
C'est également le cas pendant la composition d'une chanson.
L'expression impérieuse de la création est douloureuse. Elle empoisonne la vie, empêche de vivre normalement, monopolise les humeurs et les pensées, fausse les relations avec autrui.
Ces tourments décident de tout, mènent aux déceptions, aux vaines attentes, entretiennent le long séjour dans les limbes. On ne peut s'y dérober, on ne peut trouver aucun refuge.
Mes chansons et mes poèmes sont écrits avec mon sang.
Même si je suis loin de mettre en ligne tout ce que j'écris (après tout, mon "Miroir des Nuits Tragiques" trouvera un jour son édition), voici un nouveau texte, récemment invité, et qui ne m'a pas accordé de répit avant d'être terminé. Il s'agit d'un sonnet en alexandrins, un format court et percutant d'un autre temps.